Comment faire son compost?
Le compost permet de réduire la quantité de déchets ménagers. Cela évite le transport et le traitement de ces déchets que vous allez traiter directement chez vous. Ainsi, on estime à 30% des déchets, la part des déchets compostables.
C’est un fertilisant organique qui vous sera très utile dans votre jardin et votre potager, à moindre coût ! Il aide également à maintenir l’humidité dans le sol et le sol devient plus facile à travailler!
Définition
C’est la transformation des déchets organiques, en compost ou humus.
Les micro-organismes opèrent cette transformation en présence d’eau et d’oxygène.
Il s’opère tout d’abord un phénomène de fermentation aérobie intense. C’est la décomposition de matières par les bactéries, à haute température (50- 70°C).
Puis, ce compost frais est transformé en compost mûr, riche en humus par une fermentation moins soutenue. Cela se passe à une température plus basse (35-45°C), grâce à des champignons.
La température élevée permet d’éliminer les agents pathogènes contenus dans les déchets.
Quelle méthode de compostage choisir ?
En fonction de la place disponible dans son jardin, on peut choisir différents formes de compostage : le tas, le silo ou le bac (qui existe en différentes tailles) mais également le compostage de surface.
Le tas nécessite une grande place. Il grossit anarchiquement au fil des jours. Il est nécessaire de bien le remuer pour l’aérer.
Le compostage en silo offre plusieurs avantages par rapport au compostage en tas : gain de place, accélération du processus de compostage, plus "esthétique" .Le but est de remplir le silo des déchets verts au fur et à mesure de leur "production". Le mélange idéal est plus difficile à atteindre qu'avec le compostage en tas classique, mais il réclame moins de manipulation.
Vous pouvez utiliser les silos du commerce ou le construire vous-même avec des planches de bois ou du grillage. Prenez garde à bien laisser le fond de votre bac à compost en contact avec le sol car c’est une source directe de micro-organismes (comme les lombrics) indispensables à la réussite de votre compost. L’idéal est d’avoir au moins deux compartiments à compost afin de pouvoir le retourner aisément. Pendant que vous laissez un bac terminer sa fermentation en compost, remplissez le second et ainsi de suite !
Le silo est simplement un grand bac, lui aussi aéré.
Le bac est pratique lorsque l’on dispose d’une place réduite. Son inconvénient est qu’il limite la quantité de déchets compostés et que l’on en vient rapidement à rajouter des bacs. Il doit être aéré et placé. Une ouverture basse du bac permet de récupérer le compost mûr. Du point de vue esthétique, il est pratique et plus facilement dissimulable qu’un énorme tas de déchets.
Le compostage de surface reprend le processus naturel des forêts et de tous déchets qui tombent au sol et se décomposent. Il s'agit d'épandre simplement les matières organiques, les déchets verts à même la terre. Pas besoin de le mettre en tas, de l'aérer, de le manipuler : une bel économie de travail !
Un peu à part, un petit composteur appelé « lombricomposteur » est un mini bac d’appartement. Pour cela, il est nécessaire de réduire les déchets en petits morceaux qui seront mieux utilisés par les vers qui se chargent du compostage dans cet appareil.
Astuces
Dans un petit jardin, où il y a peu de déchets verts, utilisez un sac à engrais en plastique transparent. Percez-le de trous à différents niveaux. Sous l'effet du soleil, la décomposition est plus rapide
Pour ceux qui désirent composter une petite quantité de déchets, vous pouvez creuser un trou directement dans la terre. Creusez une tranchée de 20 cm de profondeur et d’une largeur correspondant à la quantité de déchets que vous souhaitez. Couvrez de paille ou d’un plastique noir et maintenez humide comme pour un compost normal. Il existe également des composteurs de balcons pour ceux qui ne possèdent pas de jardin.
Où faire son compost ?
Un bon emplacement pour un tas de compost est à l’ombre car une situation trop chaude le dessèche. Pensez à l’arroser s’il est trop sec et à le couvrir pour éviter le lessivage.
Que mettre dans mon composteur ?
Les déchets de jardin | Les déchets de maison |
· Feuilles mortes broyées (C) · Tonte d'herbe fraîche (A) · Fleurs fanées, même celles du fleuriste (A) · Plantes d'appartement (A) · Bois de taille broyé, sciures et copeaux (C) · Aiguilles de conifères · Mauvaises herbes non grainées (A) · Orties entières avant floraison · Tourbe (C), paille de céréale(C) · Déjections animales (A) | · Déchets et épluchures de légumes et de fruits (A) · Feuilles de thé et sachets / infusettes diverses (C) · Marc de café avec le filtre (C) · Coquilles d'œufs (C), pain rassis (A) · Pomme de terre flétrie broyées · Fruits et légumes abîmés (C) · Papier essuie-tout, mouchoir en papier (C) · Papier, journaux, cartons (en morceaux) · Tissus naturels tels le coton et le lin (broyés) · Cendres de bois (C) |
A ne pas mettre dans mon composteur !
A éviter : les petits os, arrêtes, débris de viande (qui risqueraient d’attirer les rats, les chats et les chiens), les pelures d’agrumes (qui contiennent un insecticide naturel et se décomposent lentement), les gros branchages, tailles de thuyas et autres conifères, les coques de noix, noisettes, noyaux (trop longs à composter).
A proscrire : les coquilles d’huitres, moules, les croûtes de fromages, les médicaments, les cartons et revues, les mauvaises herbes grainées, les plantes malades ou traitées, les cendres de bois ou de charbon, la terre, les cailloux, le sable, les pierres, gravats, litières non biodégradables, coquillages et évidemment, le plastique, le verre, le métal, les produits chimiques, les couches, poussières d’aspirateurs ou balayures,, les tissus synthétiques, huiles de vidange.
Bien équilibrer ses apports pour avoir un bon compost.
Pour avoir un bon compostage et donc, un bon compost, il faut équilibrer l’apport de déchets à dominante « carbone » et « azote ». Il faut 30 fois plus de carbone que d’azote.
Déchets à dominante « carbone » : tailles de haies et tiges dures coupées, écorces, marcs, filtres de café, infusettes, coquilles d’œuf, feuilles mortes, cendres de bois, sciures, copeaux, tourbe, fruits et légumes abimés, essuie-tout, serviettes et mouchoirs en papier, paille de céréale.
Déchets à dominante « azote» : pelouse, épluchures de légumes, de fruits, plantes vertes, mauvaises herbes non grainées, fleurs fanées, pain rassis, déjections animales.
Pour favoriser la fabrication de votre compost :
Il est possible d'acheter des activateurs de compost utilisables en agriculture biologique. Ces micro-organismes permettent d’obtenir un compost fini plus rapidement.
D’autres éléments naturels sont aussi riches en bactéries et peuvent aider le compost à être prêt à l’emploi plus rapidement : la bière, mais si elle est vieille, le cidre, même éventé, le lait caillé.
Des couches d’orties peuvent aussi être intercalées entre les différents apports dans le composteur : elles sont un activateur naturel de compost.
Pour enrichir le compost en oligo-élément :
En plus des éléments habituels, il est possible d’y mettre aussi les cheveux et plumes d’oiseaux ramassés dans la maison ou le jardin. Ces éléments mettront plus de temps à se dégrader mais apporteront des éléments différents, et utiles à l’enrichissement du compost.
Conseils
Il est préférable de broyer les gros éléments avant de les mettre dans le composteur afin d’augmenter la surface à composter. Remuer de temps en temps le compost pour assurer une bonne aération.
En été, s’il fait sec, ajouter un peu d’eau.
Quand le compost est-il prêt ?
Il peut être mûr au bout de 3 à 6 mois au printemps/été ou 6 à 9 mois en automne/hiver s’il est bien isolé et retourné régulièrement. Certains composteurs permettent même la réalisation d’un compost de qualité en 4 à 6 semaines seulement !
NB : Pour un compost bien décomposé, pensez à alterner entre deux couches de compost un activateur à compost.
Le compost est prêt lorsqu’il sent la terre forestière, l’humus et s’effrite facilement. A la fin du compostage le tas aura perdu 2/3 de son volume initial, mais il sera concentré en éléments nutritifs.
Utilisation du compost
Un compost arrivé à maturité peut être utilisé comme amendement organique. Retirez-le par la base et incorporez-le au pied des plantes ou dans les trous de plantation. L’idéal est de le tamiser avant utilisation. Attention à ne pas l’enterrer mais à l’incorporer de façon superficielle. Epandre 30 à 70kg de compost pour une surface de 100m², trois fois par an.
Il ne faut jamais planter ou semer directement dans le compost ; les plantes ne le supportent pas. Il faut donc toujours mélanger le compost à de la terre. Pour rempoter des plantes vertes, on fait un mélange : 1/3 de compost, 1/3 de terre, 1/3 de sable.
Le compost non mature peut être disposé en paillage au pied des arbres ou des cultures. Il ne faut jamais mettre de compost non mature au niveau des racines !
Problèmes fréquents
Il y a de la moisissure : c’est que votre compost est trop sec ; il faut le remuer et ajouter de l’eau.
Il y a un écoulement de jus : c’est qu’il y a trop d’humidité ; il faut remuer et ajouter des matières sèches (feuilles…).
Il y a des insectes ou des animaux nuisibles : c’est qu’il y a sûrement des déchets non recommandés ou un mauvais recouvrement des déchets de cuisine. Il faut bien mélanger le tas de compost et recouvrir de terre. Si ce sont de petites mouches, c’est qu’il y a des restes de repas ou des fruits abîmés sur le haut de la pile. On va donc recouvrir de broyat, de tonte de gazon ou de feuilles, ou bien saupoudrer de poudre de roche ou de cendres. Si ce sont des mouches de couleur bleue métallique, c’est qu’il y a des résidus de viande ou de poisson, ou des excréments. Il ne faut plus mettre ces matières qui sont fortement déconseillées.
Il y a une odeur d’ammoniaque : le mélange est trop riche en matières azotées ou la température est excessive. Il faut donc ajouter des matières carbonées et mélanger.
Il y a une odeur « d’œuf pourri » : le mélange n’est pas assez aéré. Il faut brasser, laisser sécher et ajouter des matières sèches ou de la terre ou du compost mûr.
Le mélange ne chauffe pas : Il peut y avoir plusieurs causes : le manque d’oxygène, trop d’humidité ou au contraire trop sec, manque d’azote. On va donc brasser pour aérer, brasser, ajouter des matières sèches ou au contraire humides selon les constatations.
Il y a des mauvaises herbes qui poussent là où j’utilise mon compost : la température était insuffisante lors du compostage. Il convient de ne plus mettre de plantes en graines ou malades.
Il y a des moucherons dans mon compost: c’est plutôt bon signe, ils prouvent une bonne activité biologique. Cela est dû aux chaleurs. Pour les éviter, veillez à recouvrir vos déchets frais (épluchures…) de déchets secs (feuilles mortes…).
Nota : Merci à Chantal pour l’idée de l’article.
La plupart des informations sont tirées des sites : familleaunaturel.com et plantes-et-jardins.com
Si toutefois, vous n’étiez pas d’accord avec certaines affirmations, ou aviez-envie de nous faire part de vos remarques en fonction de votre expérience, n’hésitez pas. En vous remerciant.
mmmmmmmmmmmmmmmmmm
NDA : j’ai un composteur en bac depuis de nombreuses années, mais qui n’a jamais produit de bonne terre, je n’avais jamais trop compris pourquoi. Après rédaction de cet article, j’ai enfin obtenu la réponse.
En fait, ce bac me sert essentiellement de poubelle, et représente surtout un geste purement « écologiqu e ». Je n’ai jamais respecté l’apport en « déchets azotés ou carbonés », je ne l’ai jamais arrosé non plus, et je me permets d’avouer aujourd’hui que je n’ai jamais voulu le remuer car il y a bon nombre de petits habitants de la nature à l’intérieur et que pour moi, il était hors de question de les déranger ! Je pense que je vais continuer à entretenir ce « petit nid douillet » et ne rien changer dans mon fonctionnement.
J’espère néanmoins que pour vous cet article aura été utile !
Nathalie.